Home > Perspectives > Les décodeurs de la HR Tech

Il y a une demi-décennie, soit une éternité dans les standards actuels, nous vous faisions la promesse de vous présenter le meilleur d’un écosystème encore en développement mais prometteur – la HR Tech. 6 éditions d’Akoya Start You Up plus tard, il faut bien reconnaître que le paysage technologique a considérablement évolué. Mais attention, car aux buzz words s’ajoutent parfois un flou volontairement entretenu ou non sur ce qui se passe « sous le capot ». Petit tour d’horizon, sans complaisance et sans jargon !

 

Affirmation 1 : « La VR, c’est gadget »

Notre analyse : Plutôt faux

Grand phénomène de mode il y a 3 ans, la réalité virtuelle et ses masques futuristes semble avoir un peu ralenti sa croissance chez les particuliers, la faute à des usages qui peinent à sortir de la niche du jeu vidéo. Pourtant, dans un contexte professionnel, la VR est un formidable média de Learning & Development immersif. Avec les années de recul, nous commençons à avoir les premiers retours d’expérience sur cette technologie, et les résultats sont en appel : on apprend mieux, plus vite et moins cher.

Pour ce qui est de l’Augmented Reality (AR) en revanche, c’est une autre histoire. La technologie est peut-être encore plus prometteuse dans un contexte professionnel, car elle permet de « surimprimer » des informations sur des objets de la vie réelle, mais en dehors des HoloLens de Microsoft il y a peu de hardware abordables sur le marché (où sont les lunettes intelligentes que l’on nous promettait il y a 4 ans ?).

Affirmation 2 : « Les outils de test de personnalité, ça ne vaut guère mieux qu’un test Biba que tu passes sur la plage »

Notre analyse : Faux

Déjà, tous les tests ne mesurent pas la même chose. Les tests cognitifs, qui ressemblent un peu aux tests de QI, ne servent pas le même but que des tests psychotechniques ou psychologiques. Ensuite, ces méthodes de test reposent généralement sur des échantillons statistiques. Or, la digitalisation exponentielle de nos données personnelles permet d’améliorer encore la précision de ces tests. Mieux encore, une fois combinés à du machine learning (de l’IA qui apprend et qui prédit sans trop savoir comment elle arrive au résultat), on peut même prédire des traits de votre personnalité sans que vous ne passiez aucun questionnaire. Si vous ne nous croyez pas, allez vous faire peur avec Crystal qui vous met à nu sur la base uniquement… de votre profil Linkedin !

 

Affirmation 3 : « Beaucoup de startup exagèrent quand elles nous parlent d’IA »

Notre analyse : Un peu vrai

Ah l’IA… Qui n’en fait pas aujourd’hui d’ailleurs ? Ou plutôt : qui en fait vraiment ? Avec seulement 40% de startups dites « spécialisées en IA » qui en font réellement, on frôle parfois le marketing de mode. Ce dont on s’aperçoit aujourd’hui pour la HR Tech, c’est que l’emploi un peu systématique du concept peut avoir tendance à le banaliser, et n’est plus un véritable facteur de différenciation – au détriment bien sûr de certaines jeunes pousses sincères dans leur discours.

Mais quand on parle d’IA, de quoi parle-t-on au juste ? Pour la version longue, c’est ici. Pour la version brève, il faut juste avoir en tête quelques grandes catégories.

La première, c’est tout ce qui nécessite d’analyser du langage. C’est souvent le cas des outils de référentiels de compétences, de feedback ou d’écoute, et bien sûr des chatbots. Ces technologies sont très matures, si bien que de nombreuses « librairies » (des genres de briques logicielles) développées par des tiers existent déjà. La majorité des startups sont donc plus utilisatrices qu’elles ne sont conceptrices d’IA.

Ensuite, tout ce qui relève de la recommandation personnalisée ou du matching. Là, deux cas de figure : des algorithmes entraînés sur un jeu de donnée initial sans apprentissage par la suite, qui ont donc historiquement utilisé des méthodes statistiques mais une seule fois ; ou bien des algorithmes qui apprennent en continu. Les deux approches sont d’ailleurs compatibles, mais seul le deuxième cas constitue de l’IA au sens pur.

 

La tech c’est bien, la tech durable, c’est mieux

Ce bref décodage met en lumière l’éphémérité de certaines innovations (e.g. la blockchain), ou plutôt la hype qui les entoure parfois. Peut-être pourrait-on revenir aux fondamentaux. Beaucoup de nos clients hésitent à s’outiller en digital, soit par crainte de redonder avec leur HRIS, soit par crainte de fragmenter encore plus leur écosystème. Et si au lieu de se vanter en des termes obscurs, chacun dans son coin, de qui a le plus gros moteur dont on sait qu’il deviendra vite obsolète… et si l’on parlait plutôt de la compatibilité de nos systèmes les uns avec les autres, de leur ouverture et de leurs fonctionnements complémentaires ? Bref : et si l’on parlait d’une tech durable et solidaire pour 2021 ?