Comme vous avez pu le constater, notre cabinet est actuellement en recherche de stagiaires de fin d’étude, ce qui nous amène à faire passer un grand nombre d’entretiens. Et force est de constater qu’année après année nous observons les mêmes erreurs triviales. Alors plutôt que de le déplorer et de le subir, nous vous livrons ici quelques modestes enseignements tirés de notre expérience, qui pourront vous être utiles si vous postulez chez nous – ou ailleurs !

Il ne s’agit que de recommandations pêle-mêle, et je suis certain que des recruteurs professionnels s’inscriront en faux avec certaines de nos affirmations. Tant pis, on assume !

Avant l’entretien

Votre mission : décrocher un premier entretien.

• Soignez votre CV. Cela paraît évident. Cela ne l’est manifestement pas pour tout le monde. Si vous choisissez de mettre une photo, évitez celle où vous êtes en vacances à Antibes. Si vous choisissez de ne pas en mettre, il y a de toute façon de fortes chances que mon extension Rapportive (pour Chrome) fasse apparaître votre photo LinkedIn / Twitter / Facebook à côté du mail que vous m’aurez envoyé.
• Justement, Facebook : refaites une passe sur vos paramètres de confidentialité. Ce qui est visible de l’extérieur n’est certes pas rédhibitoire quand c’est potache (et cela nous donne parfois des moments de franche rigolade). Cela l’est plus quand il s’agit de groupes plus nauséabonds.
• Contextualisez votre lettre de motivation. A nouveau, cela paraît évident, mais nous recevons trop de lettres génériques, voire complètement hors contexte. Je ne compte plus les fois où j’ai lu le nom d’une autre société que la nôtre en destinataire, ou des affirmations aussi idiotes que « votre groupe bancaire, à la renommée internationale, etc. ». Au risque d’insister, cela ne prend que 10 minutes de plus de travailler votre lettre, et cela augmente considérablement vos chances d’être reçu. Nous avons déjà rencontré des candidats avec un parcours moyen et une super lettre de motivation…
• N’oubliez pas vos centres d’intérêts dans votre CV. Cela donne en effet matière à discussion plus tard pour mieux vous connaître. Ce n’est pas tant pour votre hobby lui-même (encore que : si vous êtes un aficionado de house progressive ouzbek et tombez justement sur un recruteur qui partage ce centre d’intérêt, cela ne peut pas faire de mal) que pour montrer que vous êtes quelqu’un d’intéressant, que vous avez des passions et de la conversation. All work and no play makes Jack a dull boy.
• Faites un CV vidéo. Non, je plaisante, ne faites pas de CV vidéo.
• Ne mentez pas sur votre CV. 1°) Le monde est petit. 2°) Tout est vérifiable. Il vaut mieux confesser une faiblesse en anglais que dire que l’on est bilingue quand on ne l’est pas.
• Faites relire votre lettre de motivation par un ami fort en grammaire, surtout si vous n’êtes pas francophone de naissance.
• Confirmez votre rendez-vous la veille. C’est le nec plus ultra, facultatif mais tellement professionnel ! Le recruteur – surtout quand il est opérationnel comme nous – est humain. Parfois, il oublie…

Pendant l’entretien

You never get a second chance to make a first impression.

• Si arriver à l’heure est une règle de courtoisie pratiquement toujours respectée par les candidats, venir dans une tenue professionnelle ne l’est pas. Règle absolue dans le monde du conseil : il vaut mieux être trop habillé que pas assez, quitte à ajuster pour le second rendez-vous. Et il est plus facile d’enlever une cravate si votre interlocuteur se sent mal à l’aise, que d’en inventer une !
• Préparez votre discours un peu avant. 9 fois sur 10 on vous demandera de présenter votre parcours. Anticipez la structure de cette présentation, et montrez que vous prenez du recul : c’est votre occasion de briller.
• Quand vous faites une assertion forte (« je suis doué pour le travail en équipe… »), préparez un exemple pour étayer (« … comme j’ai eu l’occasion de le montrer lors du projet machin »)
• Parlez de vos centres d’intérêts. Oui, on se répète, mais c’est ce qui vous donne du relief et créé de l’aspérité vis-à-vis du recruteur. Dans une petite structure comme la nôtre, avec une telle promiscuité spatiale, humaine et professionnelle, cela compte au moins autant que vos aptitudes professionnelles.
• Prenez des notes. Même si c’est pour faire semblant. Et puis il vous sera parfois demandé de faire une synthèse de l’entretien. Autant mettre toutes les chances de votre côté pour ne rien oublier.
• Ne dîtes pas « boîte » pour entreprise. Tout le monde le fait, je sais, mais retenez-vous pendant une heure. De manière générale, faites aussi attention si vous avez une propension aux tics de langage car cela peut distraire votre interlocuteur.
• Préparez-vous aux questions « bateaux ». Si l’on vous demande vos qualités et vos défauts, il est absolument interdit d’être pris au dépourvu. Ou de répondre « j’ai le défaut de mes qualités ». 😉 De même lorsque l’on vous demande ce que vous comptez apporter dans le cadre de votre stage et ce que vous en attendez  (« ma motivation » et « apprendre » ne sont pas des arguments très convaincants).
• Faites-nous rêver ! Faites-nous oublier nos dossiers, nos clients… Comme le dit quelqu’un que nous apprécions beaucoup, « le conseil, c’est de l’entertainment ».
• Et soyez détendu, tout va bien se passer !

Après l’entretien

Le match n’est pas terminé !

• Soyez attentif aux remarques qui vous seront faites lors du debrief, pour ne pas répéter les mêmes erreurs.
• Gardez le contact. Un petit mail de remerciement est toujours le bienvenu après l’entretien. N’hésitez pas non plus à poser les questions que vous auriez oubliées le jour de l’entretien.

Bonne chance !

EDIT : Retrouvez sans tarder le vol. 2 des conseils Akoya pour réussir son entretien d’embauche.