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Perspectives

by Akoya

#2 Les 15 compétences clés pour faire face aux nouveaux enjeux réglementaires des médias

Pour la sortie de son étude sur les transformations des médias et leurs impacts sur les métiers et les compétences réalisée en collaboration avec de nombreux médias(1), historiques ou nouveaux entrants,  Akoya a souhaité revenir plus en détail sur les transformations identifiées à travers une série de 3 articles. Comment s’adapter, en tant que média, aux évolutions règlementaires ? Après avoir identifié les compétences à developper pour gagner la guerre de l’attention, ce deuxième article dresse la liste de celles qui aideront les médias à tirer parti d’un environnement législatif mouvant. 

 

Sommaire

Un changement d’échelle sur les enjeux réglementaires

Les évolutions règlementaires : lentement mais sûrement

L’union fait la force : une concentration des médias qui s’accentue

Des compétences qui deviennent primordiales pour faire face aux nouveaux enjeux règlementaires

 

Un changement d’échelle sur les enjeux règlementaires

Il y a quelques décennies, le paysage médiatique français était loin de ressembler à celui que nous avons aujourd’hui. La privatisation de grandes entreprises françaises au sein de la télévision, la radio ou la presse, avait poussé l’Etat à instaurer un certain nombre de législations afin de limiter une concentration trop excessive des médias dans le but de garantir un pluralisme et une diversité de l’information, considérée comme fondamentale pour garantir la liberté d’expression.

Aujourd’hui, l’écosystème médiatique a profondément changé d’échelle. A eux seuls, Facebook ou Google captent plus des trois quart du marché publicitaire digital en France(2), qui reste pourtant la principale source de revenus de nombreux médias français. La menace de monopole ou d’oligopole redoutée par les Etats est passée d’une échelle nationale à une échelle mondiale, et pousse les règlementations en lien avec la production, l’édition et la diffusion des contenus à évoluer pour s’inscrire dans un contexte plus international.

 

Les évolutions règlementaires : lentement mais sûrement

Si les médias ont pu bénéficier d’un virage numérique qui a complètement remodelé la manière de créer et de diffuser le contenu, force est de constater que les évolutions règlementaires n’ont pas évoluées au même rythme. Et cette dissociation temporelle entre les évolutions technologiques et les évolutions réglementaires n’est pas sans conséquences car elle permet aux entreprises internationales de bénéficier de législations inexistantes ou imprécises pour davantage s’imposer sur des marchés où les innovations proposées ne sont pas encore -ou très partiellement-  règlementées à l’échelle nationale et internationale.

Les médias historiques eux se considèrent aujourd’hui comme contraints par certaines règlementations historiques jugées obsolètes, leur empêchant de bénéficier de tous les leviers nécessaires pour lutter face aux grands groupes internationaux, mais également face à de nouveaux entrants sur des marchés prometteurs comme celui des podcasts.

 

L’union fait la force : une concentration des médias qui s’accentue

Pour être en mesure de peser dans ce marché concurrentiel, les grands médias historiques français sur tous les supports – télévision, radio, presse – n’ont d’autres choix que de s’unir sous différentes formes pour rivaliser. Cette union peut être d’ordre économique, comme la mise en place récente de SALTO, plateforme de VOD en partenariat avec TF1, Francetv et M6. Elle peut également être d’ordre politique, comme l’illustre la mise en place de l’Alliance de la Presse d’Information Générale (APIG) regroupant 300 titres de presse d’information politique et générale pour défendre leurs intérêts, et notamment dans le cadre du contentieux sur les droits voisins face à Facebook et Google, qui fait l’actualité des derniers mois.

Toutes ces concentrations de médias historiques, pourtant considérés pendant de nombreuses années comme les meilleurs ennemis, représentent bien la nécessité de parler désormais d’une voix commune pour exister dans un paysage médiatique internationalisé.

 

Des compétences qui deviennent primordiales pour faire face aux nouveaux enjeux règlementaires

Pour faire face à ces évolutions, les médias doivent être en mesure de s’appuyer sur leur capital humain en internalisant et renforçant certaines compétences en interne. Ne recherchant pas l’exhaustivité, l’étude permet de faire ressortir les principales compétences clés identifiées, qui ont été séparées en 4 catégories :

 

  • Les joyaux, qui sont déjà bien développées au sein de l’entreprise, les conserver est donc l’enjeu clé :
    • Adaptabilité
    • Veille concurrentielle
    • Proactivité
    • Négociation
    • Anticipation
    • Gestion des risques
  • Les jeunes pousses sont quant à elles des compétences globalement peu développées et donc à introduire et/ou à renforcer ;
    • Agilité
    • Force de conviction
    • Curiosité
    • Veille réglementaire (nationale et internationale)
    • Gestion des partenariats
  • Les compétences historiques sont déjà présentes au sein de l’entreprise et donc à conserver mais à priori sans investissement conséquent :
    • Networking
    • Relationnel
    • Communication
  • Les mirages, peu développées en entreprise, sont à introduire au cas par cas en fonction des axes stratégiques de développement de l’entreprise :
    • Règlementation sur la publicité programmatique

 

 

Les compétences se posent comme un maillon essentiel afin de permettre aux médias de tirer profit d’un environnement législatif mouvant, qui permet de faire évoluer lentement mais inexorablement les lois concernant les marchés actuels ainsi que de proposer un cadre règlementaire pour les nouveaux marchés prometteurs.

 

 


  • Médias considérés dans l’étude : télévision, radio, presse, VOD, podcasts, réseaux sociaux
  • Source : eMarketer, 2018

Pour aller plus loin

Télécharger l'étude