HR Tech Dive x Andjaro : la bonne ressource, au bon moment

Qui sont les pépites de la HR Tech qui ont marqué l’histoire d’Akoya Start You Up et que sont-elles devenues ? Se sont-elles adaptées pendant la crise sanitaire, et ont-elles réussi à répondre aux défis que cette dernière représentait pour les RH ? A l’occasion d’ASYU 2021, nous avons décidé d’opérer un rapide retour en arrière et de tirer le bilan des dernières éditions de notre événement pour mieux comprendre les enjeux d’innovation qui ont traversé et continuent de traverser les RH.

Pour cette raison, nous retraçons sous forme de 4 interviews le parcours d’anciennes startups pitcheuses qui ont su répondre aux défis rencontrés par les grands groupes dans leur gestion RH. Après Boostrs, c’est Andjaro qui prend le relai, et fait le point deux ans après avoir remporté le grand prix Akoya Start You Up.

Quentin Guilluy

Co-founder & CEO, Andjaro

Deux ans après ASYU, à quoi ressemble Andjaro ? Comment avez-vous évolué depuis ? 

Andjaro s’est davantage structuré depuis Akoya Start You Up, ne serait-ce que grâce à notre levée de fonds d’environ 13 millions d’euros. Notre chiffre d’affaires et notre effectif a presque doublé, et des profils plus seniors nous ont rejoint ce qui joue énormément dans la transformation de l’entreprise.

Par ailleurs, la période très particulière que nous vivons depuis le début de la crise sanitaire a mis en lumière la gig economy (ndr : l’économie des petits boulots), ce qui a fortement accéléré notre activité. Les entreprises ont en effet besoin de s’adapter rapidement, d’avoir une gestion des RH plus agile et plus flexible. C’est un nouveau cap qu’il faut prendre, sans pour autant remettre en cause le système social de l’entreprise, plus particulièrement dans un contexte où les méfaits de la précarisation et des contrats courts sont de plus en plus visibles.

Quelles problématiques traitez-vous ? Sont-elles adaptées aux grands groupes ?

La problématique que nous traitons chez Andjaro est universelle à toutes les entreprises : il s’agit du staffing, soit la capacité à ajuster sa force de travail pour faire face à un pic d’activité ou à un manque de talents. On remarque que deux tiers des demandes gérées chez Andjaro sont peu ou pas anticipables, et parmi elles, un tiers d’absences sont notifiées le jour même et un tiers dans un délai de 48h, ce qui laisse très peu de temps pour trouver les ressources adéquates.

Notre travail est donc de mettre en place un logiciel qui permet à nos clients d’avoir une vision à la fois exhaustive et instantanée de toutes les ressources disponibles et de les solliciter dans un délai très restreint. Un client va mettre 25 secondes sur notre outil à trouver le talent dont il a besoin, alors qu’il lui faudrait en général 15 minutes en passant des appels téléphoniques.

C’est donc une solution qui est parfaitement adaptée aux grands groupes, la problématique du staffing s’étant largement étendue depuis le début de la crise sanitaire, et notamment dans le secteur du retail, où les comités de direction la mettent davantage en perspective.

De ce fait, nous mettons notre solution à leur disposition pour qu’ils puissent solliciter les bonnes ressources, au bon moment.

Selon vous, quelle place accorde-t-on aujourd’hui à la HR Tech ? 

La digitalisation de la fonction RH s’est accélérée ces 5 dernières années. Mais il n’y a pas encore eu de véritable transformation de la fonction RH grâce au digital, ce qui signifie que nous avons, en tant que startups de la HR Tech, du chemin à faire pour que ce secteur continue à gagner en maturité.

Toutes les fonctions RH ne disposent pas de moyens précis pour savoir où se trouvent exactement leurs talents, ce qui est la preuve que nous devons déployer davantage nos solutions au sein des départements RH et des opérations.

Quelles missions menez-vous auprès des grands groupes ?  

Notre rôle est d’accompagner les managers opérationnels pour travailler plus efficacement. Donc on fait d’abord un diagnostic sur le terrain auprès des managers opérationnels, qui est ensuite soutenu par plusieurs membres du Comité de Direction.

Au-delà du déroulement de ces missions, entre 1000 et 2000 d’entre elles sont pourvues chaque jour chez Andjaro. Certains de nos clients grands groupes traitent même 100% de leur staffing chez nous, missions en intérim compris. L’un d’entre eux nous a d’ailleurs confirmé avoir effectué 60% de son staffing chez Andjaro avant 9h du matin, ce qui lui permet de se libérer du temps pour d’autres tâches.

Quelles seront vos prochaines évolutions ? 

Nos prochains grands enjeux sont, d’une part, d’exploiter notre data pour solliciter plus intelligemment le personnel disponible chez nos clients, et mieux répartir les missions.

D’autre part, nous souhaitons augmenter leur écosystème et les aider à solliciter du personnel quand Andjaro considère que c’est un besoin. Pour cela, il faut nouer des partenariats avec d’autres acteur RH et amener du personnel qualifié à nos clients.

Andjaro est pour eux une place de marché en circuit fermé : le challenge est donc de réussir à alimenter presque naturellement cette place de marché.